Le Temps. En cyclisme, le piège du “sportwashing”

C’est une question embarrassante qui visait jusqu’ici surtout les Jeux olympiques et le football : le cyclisme est-il le jouet des dictatures, États autoritaires et autres régimes impliqués dans des guerres d’occupation ? Les Mondiaux au Rwanda relancent le débat. Par Pierre Carrey. A lire ici.

Les Championnats du monde de cyclisme au Rwanda posent avec acuité la question du « sportwashing », écrit Pierre Carrey dans Le Temps. En célébrant Tadej Pogacar sur le podium, le président Paul Kagame a transformé l’événement en « tremplin politique », souligne le journaliste. Human Rights Watch dénonce une « exploitation du sport par un pays afin de nettoyer son image ». Trois semaines plus tôt, la polémique touchait déjà Israël, après la demande de Benjamin Netanyahou d’exclure une équipe pro-palestinienne du Tour d’Espagne.

Pour Andrea Florence, directrice exécutive de Sport & Rights Alliance, « le cyclisme est tout particulièrement exposé en raison de son modèle économique ». Moins régulé que les Jeux ou le football, il dépend largement des financements extérieurs et devient une cible privilégiée pour des États en quête de légitimité. Les sponsors, eux, sont confrontés au risque de perdre en crédibilité, tandis que les institutions sportives peinent à se protéger de l’instrumentalisation politique.