Le Vendée Globe édite les 10 commandements de la RSE
La scène du grand auditorium de l’Unesco, à Paris, parait petite pour accueillir les 44 skippers candidats au Vendée Globe. Seuls 40 d’entre eux seront au départ de la course autour du monde en solitaire, sans escale ni assistance dimanche 10 novembre 2024 depuis les Sables-d’Olonne (Vendée). Cette 10e édition sera la plus importante jamais organisée, et à 10 mois de l’événement, les organisateurs se préoccupent de l’impact environnemental : en 2016, le village de la course avait attiré 1,5 million de visiteurs dont 450 000 le jour du départ.
A l’occasion de la présentation des navigateurs, mardi 6 février, Alain Leboeuf, le président de la SAEM Vendée Globe, l’entité propriétaire de la course, a annoncé que près des deux tiers de l’empreinte carbone de l’événement (63%) étaient liés au déplacement des visiteurs, 28% à l’hébergement, notamment des équipes, et la restauration, 7% directement aux bateaux et à leur entretien, et 2% aux déchets divers et au trafic sur le numérique.
Des trains à 5 euros
Fort de ce constat, le Vendée Globe a dressé 10 engagements dont l’objectif est de réduire cet impact environnemental. Cette charte entrera en vigueur dès la prochaine édition. Ces 10 points s’érigent comme une feuille de route destinée à toutes les populations, le public, mais aussi les organisateurs, les médias, les équipes… et les marins en mer. Elle s’articule autour de quatre grands axes : anticiper, réduire, inspirer et bâtir un héritage positif.
Au Village du Vendée Globe sera appliquée une meilleure gestion des déchets et de l’eau, et une alimentation plus durable sera proposée aux visiteurs. Dans la ville des Sables d’Olonne, des solutions de transport bas carbone seront mises en place, et pour arriver en Vendée l’offre de trains sera augmentée. La Région proposera même des billets à 5 euros. Une campagne de communication incitera le public a venir en groupes : “Ne venez pas Alone”.
Dans les monocoques Imoca des marins, le règlement, qui sera bientôt modifié interdira les énergies fossiles pour générer de l’électricité. Cette énergie devra être générée par la force du vent, l’éolien, et le soleil, des panneaux photovoltaïques. En mer, les skippers du Vendée Globe seront invités à éviter certaines zones afin de protéger les cétacés. Un choix déjà appliqué à l’Arkéa Ultim Challenge, le tour du monde des Ultims en solitaire qui se dispute actuellement.
Sauver le requin-baleine
Le Vendée Globe souhaite inspirer le grand public en le sensibilisant à la préservation de la planète. Cela passera aussi grâce à l’aide des partenaires de la course : ceux engagés dans la préservation de l’environnement pourront rédiger et publier des articles de fond sur le sujet. En parallèle le dispositif “Vendée Globe Junior” comportant des ressources pédagogiques permettra aux enfants, dans les écoles et collèges, de suivre la course. Le guide profitera d’une version en anglais afin d’en faire profiter aux établissements du monde entier.
Le dernier axe de travail est la construction d’un “héritage positif”. Le Vendée Globe va créer sa fondation dont le but est de récolter de l’argent qui sera exclusivement reversée au financement de la recherche traitant de la préservation des écosystèmes marins. D’ailleurs, pour l’édition suivante, en 2028, tous les bateaux devront embarquer des capteurs scientifiques gérés par l’Unesco. Les données récoltées permettront d’enrichir les bases scientifiques. Enfin, le Vendée Globe s’associé à la Mission William visant à sauver le requin-baleine, un programme scientifique et éducatif.