Il est l’un des 40. Mais Romain Attanasio ne compte pas rester à quai. Qualifié pour le Vendée Globe 2024, dont le départ sera donné dimanche 10 novembre des Sables-d’Olones, en Vendée, le skipper originaire des Hautes-Alpes fait face à un coup du sort : le bris du mât de son bateau à moins de deux mois de l’échéance. Du coup, le navigateur a du ressortir sa tenue de commercial pour aller à la pêche des 500 000 euros nécessaires à la réparation. « En fait, mon premier boulot, c’est chercher de l’argent afin de financer mes courses,» explique celui qui a partagé sa vie avec la navigatrice Sam Davis, également partante au Vendée Globe.
A 41 ans, le marin est un habitué des pontons de course au large. Il s’apprête à disputer son troisième Vendée Globe. Autant dire qu’il est habitué à piloter des projets. « Je fixe l’enveloppe nécessaire pour la campagne, mais, contrairement aux gros teams, je n’ai pas de gras en cas de casse, confie Romain Attanasio. Là, je me rends compte que je suis à la limite du modèle ». Le skipper disposait d’un budget de 1,6 à 1,8 million d’euros pour son tour du monde en solitaire.
Une cagnotte à plus de 100 000 euros
« Quand ça coince comme maintenant, c’est difficile de demander aux partenaires de remettre au pot… mais ils l’ont fait d’eux même,» raconte t-il. Ses deux principaux co-sponsors, la chaîne hôtelière Best Western et Fortinet, une entreprise américaine de logiciels informatique, lui ont renouvelé leur confiance. « Eux sont là pour la notoriété apportée par la visibilité du bateau, et pour la communication interne avec des jours de navigation, détaille le skipper. Et avec le Vendée Globe, on peut raconter des histoires »
La bonne nouvelle c’est qu’un mât est disponible. Roman Attanasio devra l’acheter à Maxime Sorel, un autre marin du Vendée Globe où la solidarité n’est pas un vain mot. « Pour le solde du budget j’ai emprunté… et ouvert une cagnotte,» indique-t-il. Il n’y croyait pas : plus de 100 000 euros ont déjà été récoltés. Selon les sommes versées, certains auront un livre dédicacé en retour, d’autres une journée en mer. « C’est un succès, se réjouit-il. Maintenant, au-delà de l’argent récolté, cela m’oblige et me donne encore plus de responsabilités ». Tous ces bienfaiteurs embarqueront pour le Vendée Globe : le millier de noms sera inscrit sur le nouveau mât de l’Imoca du skipper.
Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club Septembre 2024
