7 octobre 2025

Temps de lecture : 2 min

Pour Sodebo, “quitter la voile serait quitter notre incarnation humaine”

Interview. Longtemps discrète, la marque vendéenne change de ton. En se racontant davantage, Sodebo veut rapprocher ses produits, son histoire et ses valeurs, notamment à travers la voile.

L’arrivée prochaine d’un second bateau Sodebo sur les mers françaises marque une nouvelle étape dans la stratégie de communication de la marque vendéenne. Engagée dans la voile depuis vingt-sept ans, l’entreprise familiale double désormais sa présence avec un Ocean Fifty, en complément de son maxi-trimaran Ultim. Un choix fort, guidé par la volonté de renforcer le lien direct avec le public, en multipliant les occasions de rencontre tout au long des côtes françaises.

Derrière cette évolution, une ambition plus large portée par Stephan Ralaimongo, directeur de la communication depuis 2024 : faire davantage connaître l’entreprise elle-même, ses savoir-faire et ses valeurs humaines. Dans cet entretien, il évoque le regard des Français sur la marque, les enseignements tirés d’une étude consommateurs, la place centrale de la voile dans la stratégie de Sodebo et les similitudes qu’il perçoit entre son ancienne maison, Decathlon, et la société de Montaigu (Vendée).

Quelle est, selon vous, l’image actuelle de la marque Sodebo ?

Stephan Ralaimongo : « C’est une marque installée depuis longtemps et qui a beaucoup innové : la Pasta Box ou la fourchette comestible, par exemple. Les Français ont une image sympathique de nos produits. En revanche, ils connaissent peu l’entreprise. C’est un choix historique : nous avons toujours préféré parler de nos produits plutôt que de nous-mêmes. Mais cela change. Notre nouvelle communication vise à montrer qui nous sommes vraiment : des cuisiniers, pas des assembleurs. Chez Sodebo, il y a des boulangers, des bouchers, des cuisiniers. Nous employons 3 000 personnes à Montaigu (Vendée). C’était important de le dire. L’entreprise est à l’image de ses trois présidentes : discrète et humble. Nous faisons les choses, plutôt que d’en parler. »

Quels enseignements tirez-vous de votre récente étude consommateurs ?

S.R. : « Elle confirme que les gens aiment nos produits, même s’ils connaissent mal l’entreprise. Beaucoup nous confondent avec Sodexo, ou ignorent si nous sommes français, espagnols ou italiens. Nous avons aussi découvert des communautés de fans très fidèles, notamment autour de la salade Manhattan ou de la Pasta Box. »

Sodebo aura bientôt deux bateaux engagés en course, un Ultim et un Ocean Fifty. Pourquoi ce choix ?

S.R. : « Cela fait 27 ans que nous sommes présents en voile, et plus de dix ans que nous soutenons le Stade Rochelais en rugby. L’arrivée d’un deuxième bateau marque une nouvelle étape. L’idée est d’être plus proches des Français. Les courses en Ocean Fifty longent le littoral et permettent plus de rencontres que celles en Ultim, plus lointaines. Ce projet sera mené avec Léo Legrand, un collaborateur devenu marin exceptionnel. Il est arrivé chez nous en apprentissage et a gravi les échelons. Cette histoire illustre bien notre culture d’entreprise. »

La marque Sodebo pourrait-elle se passer de la voile dans sa communication ?

S.R. : « Nous nous sommes posé la question. Tout remettre à plat, c’est sain. Mais nous avons vite compris qu’arrêter la voile serait une erreur. Remplacer cet investissement par de la publicité classique n’aurait pas de sens. La voile, c’est du concret, du vrai. Les Français nous voient, viennent à notre rencontre. C’est une incarnation sincère et humaine, devenue essentielle pour la marque. »

Votre parcours vous a conduit de Decathlon à Sodebo. Quelles similitudes voyez-vous entre les deux entreprises ?

S.R. : « Les deux sont des entreprises familiales, non cotées en bourse, dirigées par leurs fondateurs. Elles partagent une même discrétion et une même obsession : l’accessibilité. Chez Decathlon, c’est celle du sport ; chez Sodebo, celle de l’alimentation. Sodebo me rappelle le Decathlon d’il y a 20 ans, celui que j’ai aimé pour son exigence et sa simplicité. »

Entretien : Bruno Fraioli
© SportBusiness.Club – octobre 2025

Stephan Ralaimongo (Sodebo)

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